Working-class hero
Scéance de foutage de djeule Duel verbal entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal: H-une poignée de minutes.Au premier abord, on ne peut pas être contre Ségolène Royal, à moins d'être un gros connard. Tout le monde rêverait d'un monde plus juste, d'une société qui protège les faibles, qui serait un creuset de cultures et de métissages, d'une action politique puissante qui garantirait l'emploi des plus démunis, qui combattrait la précarité. Personne ne peut être pour les délocalisations, les plans sociaux, les golden parachutes, les golden hello, les primes salariales à 4 euros ,les écrémages, les licenciements des quinquas, l'exploitation des jeunes. Personne ne peut être pour que le pauvre Mohammed qui a travaillé 20 ans à l'usine se pointe un beau jour et trouve tout fermé, sans explication, sans indemnités, et sans espoir de retrouver un job parce que le boss a calculé que Mohammed, avec ses 1200 euros par mois, coutaît autant que 3 petites chinoises dociles, et que ça faisait pas plaisir aux actionnaires. Personne ne peut être d'accord pour que huit mille personne perdent leur moyen de subsistance alors que le boss se tire avec onze millions d'euros. Personne ne peut être pour et tout ce tissu de belles saloperies inventées pour le bon plaisir de Sa Majesté Profit. Tout le monde rêverait -j'ose le croire- de combler le fossé entre riches et pauvres. Personne ne souhaiterait que quelqu'un reste sur le carreau. La société libérale est anti-humaine car naturelle. C'est une espèce de loi du plus fort généralisée. Les humains s'humanisent par ce refus de l'ordre naturel. Et je ne parle pas de ses idées sur le social, car tout le monde, idéalement, aimerait qu'il y ait un dialogue social porteur, des institutions plus flexibles, plus efficaces, qui accompagnent le citoyen dans ses droits et devoirs. Je ne suis pas contre Madame Royal. Je ne peux trouver la moindre chose à redire à tout ses idéaux. A ceci près que ce sont des idéaux, qu'ils sont par conséquent désespérément virtuels, et que, rien de ce que je ne l'ai entendu dire (ce qui n'est pas grand chose, je le concède) ne ressemblait de près ou de loin à une proposition concrète, contrairement à Monsieur Sarkozy (il faut dire aussi que je l'ai écouté parler bien plus souvent que sa concurrente). Nous verrons bien ce qui ressortira de ce débat, qui promet d'être prenant. A plus mes petits
Edit: Bon, je ne sais pas bien quelle heure il est. Cela fait près de deux heures et demie que je suis scotchée à la télé à écouter les deux protagonistes s'envoyer piques et attaques et enfin mettre clairement sur le tapis leurs propositions concrêtes.
Je suis ravie d'avoir découvert les programmes de Madame Royal et de Monsieur Sarkozy. Que dire de pertinent ?Pas grand-chose, sachant qu'ils ont abordé de façon divergente la quasi totalité des points traités. Les rares fois où ils se retrouvaient (sur la Turquie, le régime spécial, les PME) , Madame Royal s'arrangeait pour se démarquer de la position de son adversaire, mais ça m'a plus semblé être des distinctions rhétoriques qu'autre chose ("remettre à plat" au lieu de "démolir" les lois Fillon, par exemple). Enfin c'est normal, c'est de la politique. Sinon, le programme économique, c'est clair que c'est le jour et la nuit. Tu as les deux qui veulent relancer la croissance, ça ils sont d'accord. Mais tu as deux méthodes diamètralement opposées pour y arriver: Sarko veut supprimer les 35 heures, Ségo les conserver. Sarko veut dégraisser au niveau des fonctionnaires. Ségo veut créer de nouveaux postes. Sarko veut défiscaliser les heures sup, Ségo modifier les aides aux entreprises... Enfin il faut vraiment être un expert pour juger de la pertinence de ces mesures. Donc je vous dirais tout ça après mes deux ans de prépa :) . Sinon l'un et l'autre veulent une régularisation des sans papiers au cas par cas, contrairement à la rumeur qui prétendait que Madame Royal procèderait à des régularisations massives et générationnelles (les parents et grands parents des enfants scolarisés). L'un et l'autre disent non à la Turquie, non au nucléaire iranien (avec une nuance toute fois, Madame Royal se déclarant même pour une interdiction du nucléaire civile). Par contre, si Madame Royal désire une refonte des institutions, une sixième république, Mr Sarkozy rejette toute modification institutionnelle, arguant au regain du dynamisme de la vie politique française (les 85% au premier tour lui donnent raison).Bref,le fond était vraiment interessant, pour une néophyte. Sur la forme, j'ai été suprise de découvrir une Ségolène aggressive, pas toujours maitresse de ses nerfs, et un Nicolas Sarkozy parfaitement calme, clair et courtois. Comme d'habitude, Madame Royal exploite à fond l'art de poser des questions auxquelles il est impossible de répondre par la négative ("Mais pour vous, Monsieur, ve n'est pas un crime de violer une petite adolescente ?"), sa maternité ("je suis mère de quatres enfants et..." et sa féminité ("les femmes sont lésées") pour combler les lacunes d'un programme certes irréprochable sur les valeurs, mais qui pêche par son manque de concrêt. Le discours de Monsieur Sarkozy était lui aussi très républicain, très moral, et je ne pense pas qu'on puisse, sans mauvaise foi, l'accuser de faire table rase de tous les acquis sociaux dans le simple but de la productivité. Lui aussi veut voir cesser se délitement des valeurs comme le travail, la solidarité générationelle, l'égalité ("pas d'égalitarisme").
Enfin bref, ce débat aura eu le mérite d'éclaircir la donne, et de fortifier chacun dans ses convictions, car je ne pense pas que ni l'un ni l'autre ait suffisament pris l'ascendant sur l'autre pour vraiment faire changer d'avis, ou même durablement infléchir les indécis.
Réponse dimanche soir.
En attendant, bonne nuit gens d'ici et d'ailleurs .
(Sérieux, j'aimerais savoir qui me lit du Niger) (Mon gars, si tu te manifestes,tu recevras en cadeau un...chais pas, tu as un gateau préféré ?)